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Pourquoi la Chine prépare une armée de 100 000 canards ?

Armée canard
Des insectes à l’appétit insatiable ont déployés leurs ailes et n’ont épargné aucune région, jusqu'au très lointain et très montagneux Pakistan. Les 10 plaies d’Egypte se seraient-elles déchaînées sur les terriens ? Entre une pandémie qui ne cesse de croître et une invasion de milliards de crickets, sur fond de tremblements de terre et d’éruptions volcaniques, assistons-nous à la fin du monde, tel que nous le connaissons ?

 

Pourtant les gouvernements ne baissent pas les bras. Les scientifiques comme les autorités mènent le combat, d’abord contre l’ennemi commun de l’humanité, le virus à couronne, mais aussi pour lutter contre le fléau acridien et la menace qu’il fait peser sur la sécurité alimentaire de millions de gens. Certains pays se considèrent d’ores et déjà en guerre, et d’autres comme la Chine, alignent des soldats hors du commun ou totalement insolites.

 

L’invasion des essaims de criquets

Armée canard
Sources : Nationalgeographic

Nous sommes déjà au mois de juin et il devient de plus en plus clair que cette année 2020 est porteuse de malheurs. Le feuilleton des mauvaises nouvelles a commencé dès janvier. Les feux de brousse ont embrasé l’Australie durant plusieurs semaines. Ce qui a développé les plus importants incendies de végétation de l’histoire de ce grand pays.

Et comme les malheurs ne viennent jamais seuls, pendant ce temps-là, couvait à Wuhan une terrible maladie, qui allait prendre plus tard le nom de covid19. Une pandémie mortelle à laquelle l’humanité n’était absolument pas préparée.

A cela s’ajoutent des séismes et des avalanches un peu partout dans le monde, en Croatie et en Turquie notamment. Ces catastrophes ont certes fait peu de victimes, mais qui conjugués à la situation actuelle de psychose sanitaire, leur impact n’a pas été négligeable.

L’Afrique n’est pas en reste, car s’il reste le continent le moins touché par la pandémie du coronavirus, le climat ne lui a pas été favorable non plus en ce début d’année. D’abord la sécheresse, ensuite des inondations meurtrières en Centre-Afrique. Et pour couronner le tout, une invasion acridienne d’une ampleur jamais constatée de mémoire d’homme.

Ces sauterelles voraces au nombre incalculables et qui sont prêtes à dévorer goulument toute végétation, ne laissant que déserts arides derrière elles, tel Attila le Hun.

Une nouvelle menace

Il s’agit ici d’une invasion d’une armée de criquets forte de milliards et de milliards d’individus affamés et terriblement voraces.

En janvier, les sauterelles du désert appelées aussi criquets pèlerins, à l’appétit gargantuesques, ont d’abord balayé les pays d’Afrique de l’Est, l’Éthiopie, le Kenya, l’Érythrée, Djibouti et la Somalie.

L’ONU a présenté cette invasion comme la pire depuis 70 ans pour le Kenya. C’est aussi la pire depuis 25 ans pour l’Ethiopie et la Somalie, sachant qu’il y a eu six « invasions » de criquets au XXe siècle. La dernière invasion s’est d’ailleurs produite dans les années 1987-89.

Se déplaçant en immenses essaims de la taille du Luxembourg, ces insectes n’épargnent aucune végétation. Ils peuvent dévorer toutes les feuilles d’un arbre en moins de trois minutes. De tels essaims contiendraient quelque 200 milliards de criquets et dévorerait chaque jour l’équivalent de 400.000 tonnes de nourriture.

Une invasion ultra massive

Ils sont aussi capables de parcourir 150 kilomètres par jour et de ravager les moyens d’existence des populations rurales dans leur course effrénée pour se nourrir et se reproduire. Ce sont ainsi plus de 13 millions de personnes dans ces pays concernés qui ont des difficultés d’accès à la nourriture. La venue de cette armée vorace risque donc de créer une famine qui tuera malheureusement beaucoup de gens.

Des champs de maïs, de sorgho et de millet, il ne reste plus rien. L’invasion se répercute aussi sur les troupeaux, qui n’ont plus rien à manger. Mais qu’est-ce qui explique ainsi une telle prolifération de ces bestioles voraces, et leur invasion ultra massive ?

Pour le Centre de prévision et d’applications climatologiques (ICPAC), l’invasion actuelle est le dernier symptôme d’une série de variations climatiques extrêmes en Afrique de l’Est en 2019. L’année avait commencé avec une forte sécheresse, avant de se finir funestement avec des pluies et des inondations qui ont fait des centaines de morts.

Ces phénomènes climatiques sont liés au « dipôle océan Indien ». Pour ceux qui ne le connaissent pas, le dipôle de l’océan Indien, aussi connu sous le nom d’El Niño indien, est une oscillation irrégulière des températures de surface de la mer, la partie occidentale de l’océan Indien étant tour à tour plus chaude et plus froide que sa partie oriental.

Les scientifiques disent n’avoir pas observé un dipôle d’une telle intensité depuis des années, voire des décennies. On estime d’ailleurs que c’est lui qui serait aussi responsable des fortes chaleurs et des incendies en Australie.

Une tentative inutile

Devant l’urgence de la situation, les gouvernements de ces pays ont dû faire face avec les moyens du bord. Ils ont simplement appelé leur population à résister. On a pu voir ainsi de tristes images d’habitants démunis au Kenya, qui agitaient des bâtons et frappaient sur des boites de conserve, dans une tentative désespérée de faire fuir les insectes.

Tentatives inutiles, car la seule mesure jugée efficace est d’asperger les champs de pesticides. Plus précisément, lorsque les criquets sont encore au stade de nymphe et qu’ils ne peuvent pas voler. Le Kenya dispose en tout et pour tout de cinq avions, qui dispersent des pesticides sur les essaims, tout en faisant au mieux pour limiter les dommages aux autres insectes, notamment pollinisateurs.

Car les insecticides ne feront malheureusement pas la différence entre un criquet pèlerin et une abeille ou un papillon. Leur emploi abusif aura par conséquent de lourdes répercussions sur la faune et la flore, qui s’étaleront probablement sur plusieurs années.

Une armée de 100 000 canards

Armée canard
Sources : Animalaxy

Le Pakistan quant à lui pense lutter contre cette invasion par un moyen plus efficace et surtout plus écologique. En effet, il souhaiterait introduire une armée de 100 000 canards envoyés par le voisin chinois, dans les régions les plus touchées du pays.

Selon les experts chinois, un seul canard est capable de s’empiffrer de plus de 200 criquets par jour. Ce procédé serait donc beaucoup plus efficace que les pesticides, et nettement plus respectueux de l’environnement.

L’armée de canards » sera ainsi envoyée de la province orientale du Zhejiang, après que des experts chinois se sont rendus sur place pour conseiller les autorités pakistanaises sur la solution la plus adéquate.

Cette technique de lutte anti acridienne a été développée en l’an 2000 par la république populaire de Chine. A l’époque, elle avait déployé à peu près une armée de 30 000 canards pour lutter contre une infestation similaire dans sa région du nord-ouest du Xinjiang.

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