Avant sa fortune
Source : Press Afrik
Avant d’évoquer la fortune et les dépenses de Sadio Mané, il serait plus judicieux de vous parler du personnage, et comment il a débuté sa brillante carrière.
Sadio Mané est né le 10 avril 1992 à Bambali, dans un petit village de Moyenne-Casamance, au sud du Sénégal en Afrique de l’ouest. La splendeur naturelle de cette région forestière n’a d’égale que l’extrême précarité de la population, qui a du affronter les affres du conflit civil depuis 1982.
En effet , en Casamance où a grandi Sadio Mané, la situation est loin d’être aussi pacifique que dans le reste du Sénégal. À partir du début des années 1980 et jusqu’en 2005, après le cessez-le-feu, un conflit féroce a opposé les forces rebelles indépendantistes du Mouvement des forces démocratiques de Casamance.
Ces derniers réclament l’indépendance de la région et l’armée du gouvernement du pays, causant la mort de plusieurs centaines de personnes pendant des affrontements. Sans parler des nombreuses victimes de mines antipersonnel a posteriori.
Les champs minés empêchant leur exploitation, les gens ont très vite souffert de famines à Bambali, comme dans plusieurs autres villages, largement tributaires de la terre.
Une star malgré la pauvreté
C’est donc dans des conditions d’extrême pauvreté que voit le jour, le 10 avril 1992 , celui qui deviendra plus tard le meilleur ailier au monde. Heureusement très tôt, le petit Sadio s’est vu transmettre le virus du football, et balle au pied, il démontre des qualités de virtuose.
Pourtant, il devra lutter non seulement contre le besoin, mais aussi contre l’avis de son père. Un imam de mosquée de son état, et qui ne voyait pas la passion de son fils pour le football d’un bon œil.
Ce dernier ira même jusqu’à le frapper pour le dissuader de jouer au foot, mais il s’est vite rendu compte que cela ne servait à rien, surtout lorsque son fils de 15 ans a fait une fugue d’une semaine pour aller tenter sa chance à la capitale Dakar.
Finalement et à force de persuasion, Sadio Mané convainc les siens de le laisser quitter le village pour rencontrer des formateurs en ville. Il se rend alors à M’bour, la plus grande ville de football au Sénégal, avec son petit équipement de fortune, un short miteux et des chaussures abîmées. Un détecteur de talents local repère la future star et l’aiguille vers l’AS Génération Foot, l’un des multiples clubs de Dakar.
Des difficultés à cause du froid de l’Europe
Un avantage non négligeable car ce club fait partie de la pépinière de Génération Foot, scrutés à la loupe par les clubs européens à la recherche de jeunes joueurs prometteurs. Placé sur le côté de l’attaque, Sadio fait merveille et contribue à l’accession du club en deuxième division sénégalaise au terme de la saison 2010-2011.
Il rejoint alors la France et le FC Metz, conquis par son toucher de balle, toujours en partenariat avec Génération Foot. Mais malgré des débuts prometteurs, Sadio ne brillera pas tellement en France, car débarqué fraichement dans une Europe glaciale et loin de son soleil africain, il a du mal à s’acclimater et à souffre même d’une pubalgie qui lui cause de grandes douleurs, mais qu’il dissimule tout de même afin d’être sûr de jouer.
Son potentiel n’échappe pourtant à personne et le Red Bull Salzbourg, conquis par le joueur, ne lésine pas sur les moyens pour l’acheter à Metz. Sadio signe ainsi avec le club autrichien en échange de quatre millions d’euros, alors troisième plus grosse indemnité de transfert dans l’histoire du FC Metz.