Pourquoi le ratel fait-il peur au lion ?
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Mordre les parties viriles de ses agresseurs, n’est-ce pas le meilleur triomphe pour cet animal, qui veut à tout prix être le plus fort ? D’ailleurs, qu’est-ce qui nous retient de placer le ratel parmi les super-prédateurs, puisqu’il n’est jamais la victime ?
Le ratel mange à tous les râteliers : volatiles, plantes, mammifères, reptiles. Il chasse la plupart du temps, et dévore tout ce qui lui tombe sous la patte.
Mais le plus souvent, il se nourrit de miel et d’insectes souterrains. Ses griffes lui permettent d’arracher facilement de dessous terre les vers de terre et les termites.
The honey badger : un grand admirateur de miel
Le ratel raffole de miel et de larves : on le surnomme en anglais « The honey badger ». Grâce aux secrétions de ses glandes anales, l’animal répand un gaz pestilentiel sur les abeilles et les force à libérer leur ruche, sous peine d’asphyxie.
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Il se délecte alors de l’ambroisie, et laisse aux oiseaux les parasites et les vers de cire. S’il a soif, il avale une variété de melon très riche en eau, qu’on appelle le melon du Kalahari, ou le tsamma melon.
Un animal super intelligent
Le ratel n’est pas seulement une force de la nature. Il est aussi très intelligent. Au nord-est de l’Afrique du Sud, dans le parc national Kruger, le propriétaire d’un ratel a bien pu découvrir et admirer toute la ruse du « blaireau à miel ».
Ce propriétaire était apiculteur, et le ratel, comme vous savez, est un bâfreur de ruches. Vous devinez qu’il n’a pas eu d’autre choix que d’enfermer l’animal dans un enclos. Mais celui-ci s’est évadé sans se donner de la peine. Comment ? Il a simplement ouvert les verrous.
Mais Bryan, l’apiculteur, qui ne comptait pas s’avouer vaincu, a cru déjouer la malice du ratel, en érigeant un mur de ciment, au lieu du grillage.
Voilà se qui s’est passé ?
Il s’est agrippé aux branches des arbres qui se trouvaient à proximité, et a réussi à fuir une seconde fois sa prison. Mais l’apiculteur coupe les branches. Le ratel ne s’en soucie pas : il prend appui sur un râteau pour sauter par-dessus le mur de ciment.
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Le maître fait disparaître le râteau, mais l’animal s’en sort en faisant une échelle de pierres entassées. Vous pensez bien que le maître a enlevé ensuite les pierres ! Rien n’y fait.
Le ratel redouble d’ingéniosité. Ce qu’il fait alors est une preuve de haute intelligence. Il pétrit des boules de boue, qui deviennent dures une fois sèches, et il s’en sert comme d’une échelle.
Vous l’aurez compris, le ratel est un as de l’évasion ; c’est un artiste et un voyou imaginatif. Chaque action qu’il fait est hautement adaptée à la situation.
Les lions craignent le ratel pour d’autres raisons
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Il vit aussi bien dans les plaines désertiques que dans les steppes arborées. Le ratel est un acrobate : il sait grimper aux arbres pour dérober les ruches. D’aucuns disent qu’il est aidé dans cette tâche par des oiseaux, qui, en échange d’une part de butin, indiquent au ratel l’emplacement de la ruche.
On appelle cela en biologie le mutualisme, c’est-à-dire la situation dans laquelle deux êtres vivants tirent profit de leur entraide. Mais le mutualisme entre le ratel et les oiseaux est loin d’être avéré, et des expéditions ont montré que l’oiseau se nourrit simplement des restes du blaireau à miel.
Techniques ingénieuses pour se protéger
La morphologie du ratel lui permet d’éviter les dommages subis. Cet animal est taillé pour résister aux environnements difficiles et aux prédateurs féroces. S’il a trop chaud en plein désert, il s’étend sur le dos, se couvre de sable et laisse la brise lui caresser le ventre, et rééquilibrer sa température.
Le ratel vit dans les terriers ; c’est un foreur infatigable et efficace. Il peut creuser des trous profonds de deux mètres en moins d’un quart d’heure ! Son espérance de vie, en pleine nature, est de 12 ans environ. Il est puissant autant que peut l’être une créature de cette taille.